Auteur : Shû.
Titre : Juste une fois...
Note : Gackt fait encore parti de Malice Mizer, Hyde n’est pas encore chanteur de Laruku, Aoi fait parti de Gazette. Les temps ne correspondent pas mais ce n’est qu’une fanfiction après tout ^^
Note 2 : Bon c'est du genre ChoupiKawai et tout est bien qui finit bien, ils se prennent un peu la tête aussi... Soyez indulgent, c'est ma première fic :'s
Bonne lecture tout de même ^^
Il avançait dans la rue, doucement. Les gens couraient, se bousculaient, se hâtaient tout autour de lui. Le vent s’engouffrait sous ses vêtements et essayait vainement d’arracher son écharpe. Il avait eu un soudain besoin de prendre l’air. Et c’est là qu’il
le vit pour la première fois.
Il était assis sur un banc au milieu du parc, seul endroit de verdure au milieu de la ville. La tête renversée vers l’arrière,
il fixait le ciel. Le temps était à la neige. Il entendit vaguement des gens râler quand il constata qu’il s’était figé. Il avança lentement jusqu’à s’asseoir sur un petit muret pour mieux
le détailler. Des cheveux d’un noir de jais voletants légèrement autour de son visage, un corps fin et long,
il paraissait perdu dans ses pensées. Et comme s’
il avait senti son regard sur
lui,
il tourna la tête. Un sourire se posa sur ses lèvres quelques secondes avant de disparaître. Il aurait voulu qu’
il sourie encore. Le vent choisit ce moment pour emporter son écharpe. Retenant un chapelet de jurons, il se leva et courut après. Mais trop inattentif, pas assez coordonné dans son mouvement, il s’étala de tout son long dans la poussière. Pourquoi fallait-il qu’il soit si incapable ? Il n’était doué que pour une chose : la guitare. On l’avait bien complimenté sur sa voix une fois, mais à quoi bon ? Son écharpe s’était enroulée autour d’un poteau à quelques mètres de lui, se mouvant au grès du vent, comme pour le narguer. Il plongea la tête dans ses bras, luttant contre la rage et la honte qui le submergeaient. Il ne sait combien de temps s’est écoulé. Quelques minutes ? Quelques secondes ? Mais il sentit une présence juste devant lui. Il leva les yeux pour s’apercevoir qu’il s’agissait de
lui.
Il semblait inquiet de ne pas le voir se relever. Il devait se faire des idées, comment quelqu’un d’aussi beau pouvait-il s’intéresser à quelqu’un comme lui ? Pourtant,
il tenait son écharpe dans sa main gauche et lui tendait sa main droite pour l’aider. Il s’y agrippa de toutes ses forces tel un naufragé à sa bouée.
Il le remit debout sans trop de mal – il atteignait avec peine le mètre cinquante-huit et les quarante-huit kilos.
Il était grand et mince. Il avait tout d’un gnome et
lui d’un mannequin. Une fois sur ses pieds, il chancela.
- Ca va ? demanda-t-
il.
- Je… je crois que je me suis foulé la cheville.
Il se sentait misérable.
- Je vais vous raccompagner chez vous.
Son ton ne laissait pas le choix. Sa main droite n’ayant pas lâché sa prise,
il déposa juste sa main gauche sur sa hanche et l’entraîna jusque sa voiture. Ce simple contact le fit frissonner. Il priait pour qu’
il ne s’en aperçoive pas. Il émanait de
lui une chaleur rassurante contre laquelle il ne se sentait pas la force de lutter. Etait-ce vraiment réel ? Un inconnu – d’une beauté incroyable qui frisait à elle seule l’irréalité – l’installait sur le siège passager de sa voiture pour le ramener chez lui. Bah, peu importait, c’était agréable d’être en sa présence. Il n’habitait pas loin et ils y furent rapidement.
Il le ramena jusque son appartement et après un rapide coup d’œil à sa montre se sauva précipitamment. Tout en
l’observant partir d’une démarche gracieuse et rapide, quelque chose essayait de lui revenir en mémoire. Il entendit la porte claquer. Il ferma les yeux pour se concentrer, les doigts sur les tempes. C’était ailleurs, dans un endroit bien différent, il y avait des tas de personnes dont les noms lui échappaient mais dont les visages lui étaient familier ; des musiciens. Et
il était là, magnifique statue offerte aux yeux de tous. Il ne se sentait pas à sa place ce jour-là et il n’avait pas fait réellement attention à
lui malgré quelques mots échangés.
- Aoi ? s’exclama-t-il tout à trac.
Il se mordit les lèvres brutalement. S’attendait-
il à ce qu’il
le reconnaisse ? Est-ce pour cela qu’
il s’était envolé aussi vite qu’
il n’était apparu ? Il enfouit sa tête dans un coussin du canapé en se maudissant. Il était le plus crétin des crétins.
**
Il ne l’avait pas reconnu. Avait-
il changé tant que ça ? Depuis ce jour,
il avait essayé de l’oublier ; oublier ses yeux noirs, oublier ce corps qui
l’avait tant attiré. Mais
il avait aussi tellement espéré le revoir qu’
il n’avait su que si peu amoindrir la beauté de ce petit blond timide au regard légèrement perdu. Et par un heureux hasard, il
lui était apparu. Il était brun à présent, mais toujours le même. Maladroit et attendrissant. Pourquoi était-
il parti aussi vite ?
Il n’en savait rien.
Il avait soudain pris peur. Peur de ne pas être reconnu, mais surtout peur de se faire rejeter.
Il l’avait pourtant senti frissonner quand ses doigts s’étaient posés sur lui.
Il avait pourtant vu son regard dévorant.
Il posa les yeux sur le siège passager. Dire qu’il y était quelques minutes plus tôt.
Il secoua la tête pour se remettre les idées en place et monta le son de la radio de façon à ne plus pouvoir penser. Mais l’image du jeune homme
lui revenait par flashs successifs. Une fois chez
lui,
il se laissa tomber sur une chaise.
- Hyde, pourquoi ne m’as-tu pas reconnu ?
Il soupira avant de se relever pour ressortir.
Il se faisait l'effet d'un adolescent prépubère ayant lamentablement raté sa première tentative de séduction. Il fallait qu’
il se change les idées, qu’
il oublie.
**
Après un long moment à s’insulter de tous les noms, il se leva et alla prendre une douche, se rendant compte que sa cheville ne le faisait pas souffrir en vérité. En évitant de remplir l’appartement d’eau, il rejoignit sa chambre en quatrième vitesse. Il enfila rapidement des vêtements propres et ne supportant plus de tourner en rond, il se mit en route. Il arriva chez Gackt avec vingt minutes d’avance. Il sonna une bonne dizaine de fois avant que la porte s’ouvre brusquement et qu’on le tire à l’intérieur. Il ôta ses chaussures et alla se jeter, littéralement parlant, sur le fauteuil.
- Bordel Hyde, qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? s’exclama Gackt.
- Pouah, rien, t’inquiète pas ! Des broutilles, la routine quoi.
Il avait pris un ton volontairement détaché, mais entendit lui-même ses fausses notes. Même le sourire qu’il lui lança n’aurait trompé personne. Gackt le regardait sous ses longs cils, ne bougeant plus et affichant un air parfaitement calme. La patience incarnée. Ses yeux, faussement bleus, ne cillèrent pas une seule fois avant qu’il ne se décide à parler – ce qui prit de longues minutes.
- Dis, comment…
Il réfléchit quelques instants de plus sous le regard impassible de son ami.
- Avec Mana, comment ça s’est fait ?
Gackt perdit un peu de son flegme face à cette question des plus inattendues.
- Beuh, ça s’est fait comme ça…
Hyde fit alors un bond sur le fauteuil ; son portable vibrait dans sa poche.
- Moshi ? marmonna-t-il. Mmh… Baka… J’arrive ! Gomen, Tetsu a oublié ses clés dans la loge et ses acolytes sont partis en fermant. Il se retrouve à la rue. On remet la soirée !
Sans laisser le temps à Gackt de répondre, il plongea dans l’entrée. Cinq minutes plus tard, il traçait sur les routes, musique à fond. Une fois arrivé, il ouvrit la porte côté passager et fit signe à son ami de s’installer, ce qu’il fit sans tarder. Le début du trajet se passa en ‘silence’. La musique emplissait toujours la voiture. En reconnaissant l’air, il se mit à chanter, oubliant la présence de Tetsu. Ce dernier le regarda avec la bouche et les yeux grands ouverts.
- Deviens notre chanteur !
Il freina brusquement et se tourna vers lui.
- Pardon ?
- Deviens notre chanteur !
- Pourquoi ?
Il ne pouvait s’empêcher de le regarder avec un air « arrête de te foutre de moi s’il te plait ».
- T’as une voix en or mon vieux !
- Tu parles !
Il redémarra, persuadé que son ami se payait sa tête, une fois de plus.
- Allez Doiha-chaaan, s’il te plait, s’il te plait, s’il te plait. Tu peux au moins essayer !
- Tetsu, je fais de la guitare, pas du chant !
Etait-il vraiment sérieux ?
- S’il te plaiiiiiiiiiit…
Tetsu le suppliait du regard. Apparemment, ce n’était pas du bluff. Devant tant d’insistance, il ne résista pas bien longtemps.
- Vais y réfléchir ! grommela-t-il.
- Merciiiiiiiiiiiii !
Il savait qu’il était fichu d’avance ; l’enthousiasme de Tetsu finissait toujours par le gagner. Et puis, après tout, ça lui changerait les idées de s’essayer à autre chose.
**
Il sortait du local de répétition. Une semaine. Seulement une semaine. Les deux premiers jours,
il avait essayé de l’oublier. Constatant que c’était impossible,
il avait passé le troisième à imaginer des stratagèmes pour le rencontrer sans pour autant montrer qu’
il en avait envie. Se sentant légèrement stupide,
il s’était enfoui sous les draps pour plonger dans des rêves où il revenait sans cesse. Le quatrième jour,
il avait apprit d’une de ses connaissances que Tetsu, bassiste de Laruku, l’avait convaincu d’en devenir le chanteur. Ainsi, il chantait ?
Il avait tenté de l’imaginer mais avait baissé les bras, se rendant compte qu’
il se torturait vainement. Le cinquième et le sixième,
il s’était plongé corps et âme dans la guitare. D’un côté, ne rien faire d’autre que penser commençait à
le rendre fou, et d’un autre, la tournée pour son groupe allait bientôt commencer. Et durant le septième jour,
il avait fait plus d’erreurs en quelques heures que sur tout un mois tant
il avait l’esprit ailleurs. Ça tournait réellement à l’obsession.
- Aoi !
Il continua son chemin.
- Ne fais pas comme si tu ne m’avais pas entendu, grogna celui qui
le suivait.
- Qu’est-ce que tu veux, Uruha ?
Il s’arrêta, le temps que son ami
le rejoigne.
- Pour faire simple, disons que, si par malheur un des guitaristes se goure, l’autre doit tout rattraper, et tu n’as pas fait une seule chanson sans te planter. Et comme c’est bientôt le premier live… Ca ne te ressemble pas du tout !
- Ouais, désolé. Ça n’arrivera plus.
Il se remit en route. Uruha
le suivit. Mais pourquoi s’était-
il donc garer si loin ?
- Tu vas m’escorter jusqu’où comme ça ?
- Aoi, te fâche pas. On a tous vu que ça n’allait pas. Qu’est-ce qui se passe ?
Il le regarda droit dans les yeux. Que pouvait-
il répondre ?
Il se voyait mal lui expliquer la situation. « Je suis accro à un mignon petit gars que j’ai aperçu deux fois, je pense à lui sans arrêt, je rêve de lui et j’ai une envie folle de le revoir. » aurait sans doute rendu son ami trop curieux et
il n’avait vraiment pas envie de lui déballer sa vie sentimentale. Finalement,
il ne répondit pas et
il se hâta de rejoindre sa voiture, enfin visible. Uruha resta coi devant cette dérobade. Sans attendre d’avoir mis sa ceinture,
il démarra pour s’éloigner avant que son ami ne refasse surface.
*A suivre*